Faire confiance mais vérifier…

Août-septembre

Bonjour à vous mes amis AA.

Je m’appelle Nathalie R. et je suis alcoolique. Certains d’entre vous qui commencez à me connaître savez que je répète souvent cette phrase qu’on m’a apprise dans les services AA : « Fais confiance, mais vérifie! ». Cette petite phrase m’a servi à tellement de reprises depuis que j’ai servi comme RDR. Je ne vous cacherai pas que cela me demande un effort d’aller toujours vérifier. Ça demande du temps et ça demande de la patience. L’impatiente alcoolique que je suis veut répondre immédiatement. Pas le temps d’aller chercher dans notre littérature AA, ni sur le site web! Je suis dans l’instant présent, c’est maintenant que ça se passe! Pas le temps de niaiser!

Disons qu’après avoir répondu quelques absurdités au fil du temps et que mon ego fut remis à sa place par des membres qui avaient pris le temps de s’informer et vérifier correctement avant de fournir une réponse, je me suis résignée. C’est davantage par vanité que par souci de transmettre les bonnes informations que j’ai commencé à vérifier AVANT plutôt qu’après, mais peu importe, ce processus s’est tranquillement installé en moi. Pas facile de dire que je ne connaissais pas la réponse. C’est plutôt désagréable, mais avec le temps, j’ai apprivoisé cette sensation qui, aujourd’hui, m’habite encore mais ne m’envahit plus.

Grâce à une toute petite phrase qu’on m’a gentiment répétée, je me suis mise à lire le rapport final de la Conférence des Services généraux, à lire le cahier de propositions de la Région 90, à demander aux archives de me confirmer les bonnes dates, etc. J’ai même à plusieurs reprises envoyé des courriels au Bureau des Services généraux pour m’assurer de la véracité de l’information que je m’apprêtais à partager. J’ai finalement compris l’immense responsabilité qui m’était incombée, soit celle de transmettre les bonnes informations au lieu de perpétuer des aberrations parfois entendues et répétées à souhait qui font du tort à tous. Cette pratique de vérifier AVANT, me permet de découvrir plein de petits trésors comme l’extrait ci-dessous qui est tiré du « Box 4-5-9 – Édition Mondiale – Nouvelles du Bureau des Services généraux des A.A » (Vol.6 No.5, Août-Sept. 1973, p.4) :

« Cette millionième copie du Gros Livre qui fut imprimée le printemps dernier fit ressortir certains faits intéressants. Bout à bout, tous ces livres s’étendraient sur une distance de 132 milles; empilés les uns par-dessus les autres, ils atteindraient une hauteur de 27.62 milles, soit 116 fois celle de l’Empire State Building.

Cependant, vous pouvez choisir dans le tableau qui suit, le gratte-ciel que vous préférez pour édifier une colonne d’un million de volumes. Pour atteindre cette millionième copie, il faudrait :

100 Sears Towers (Chicago)

107 World Trade Centers (New York)

131 John Hancock Centers (Chicago)

173 U.S. Steel (Pittsburgh)

187 Bank of America (San Francisco)

190 Imperial Bank of Commerce (Toronto)

233 Stock Exchange Towers (Montréal)

Je me demande bien qui du Bureau des Services généraux en 1973 a pris la peine d’aller vérifier et mesurer. Se sont-ils simplement fiés sur les plans architecturaux? Pour ma part, cette fois-ci, je n’irai pas vérifier, je vais seulement faire confiance…

Nathalie R.

Présidente,

Région 90, Nord-ouest du Québec